Nicolas Lespagnol vit à Paris
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Le réel – l’extraordinaire normal
Une fois, je me suis dit : « …..Ce n’est pas nous qui regardons la nature, c’est la nature qui nous regarde… », du coup , je me suis senti immergé, vu de toute part à la ronde et nu.
Je travaille par série. Dans une série, chaque photographie est différente des autres mais si proche qu’elles se soutiennent. Le sujet traité a plus d’impact.
L’extraordinaire normal Je souhaite donner au spectateur une image simple et qu’il puisse se dire qu’il aurait pu la faire. Il me faut trouver un « extraordinaire normal » pour transmettre le « courant », « le général » et le « permanent ».
Les formes de la Nature et l’expressionnisme abstrait Depuis 10 ans, je suis attiré par les formes de la nature, les grands espaces et paysages et surtout la nature échevelée, grouillante et colorée. J’y ai retrouvé les formes pleines de l’art des peintres de l’abstraction que j’aime et notamment celles de l’artiste Jackson Pollock.
L’abstraction La photographie ne peut produire un « art abstrait » puisque par essence elle montre des formes réelles. Mais rechercher un grand effet d’abstraction m’apporte un réel plaisir. La série « paysages soudés » présente des photographies jointes bord à bord. Lorsque l’on ne voit quasiment que l’espace commun il devient abstrait car il ne fait pas partie de notre panoplie d’espaces.
La dualité Deux séries confrontent deux sujets associés par la seule forme. Cela me libère du sens. J’aime les contraires. Umberto Eco disait des vers de Dante qu’ils étaient composés de deux mots principaux et que chacun faisait le lien qu’il voulait.
Le dialogue entre la forme et la couleur La forme fait partie de l’essence de l’objet contrairement à la couleur. La couleur est si variée qu’elle prend une infinité de valeur. Elle n’est ainsi que décorative. Roland Barthes disait qu’elle n’était que « fard ».
Le jeu Le jeu, la surprise, le mystère sont toujours présent dans mes recherches.
Éliminer le temps. L’instant capté exclut l’instant d’avant puis celui d’après, il me déroute d’une certaine réalité. Alain Fleischer n’aime pas le temps capté et travaille sur un « temps sans instant », une durée. Je préfère l’éliminer.
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ENGLISH two minutes of reading
One time I said to myself, “…it’s not us who are looking at nature, it’s nature who is looking at us…” , so I felt immersed, seen from all around and naked.
I work by series. In a series, each photograph is different from the others but so close that they support each other. The subject has more impact.
The extraordinary normal I wish to give the viewer a simple image and that he can think that he could have made it. I need to find a “normal extraordinary” to transmit the “current”, “general” and “permanent”.
The forms of nature and abstract expressionism For 10 years, I have been attracted by the forms of nature, the great spaces and landscapes and especially the wild, bustling and colorful nature. I found the full forms of art painters of abstraction that I love and especially those of artist Jackson Pollock.For 10 years, I have been drawn to the forms of nature – those that are unruly, teeming. I found the full forms of painters of abstraction that I like and especially those of Jackson Pollock.
Abstraction Photography cannot produce an «abstract art» since it essentially shows real forms. But to search for a great effect of abstraction brings me real pleasure.The series « Landscapes Welded » presents photographs attached side by side. When we see almost only the common space it becomes abstract because it is not part of our range of spaces.
Duality Two series confront two subjects associated by the form alone. This frees me from meaning. I like opposites. Umberto Eco said of Dante’s verses that they were composed of two main words and that each made the connection he wanted.
The dialogue between form and colour Form is part of the essence of the object, unlike colour. The colour is so varied that it takes on an infinite value. It is thus only decorative. Roland Barthes said that it was only «blush».
The game The game, the surprise, the mystery are always present in my research.
Eliminate time. The moment captured excludes the moment before then the next, it disorient me from a certain reality. Alain Fleischer does not like time captured and works on a « time without moment », a duration. I prefer to eliminate it.